Une petite histoire du livre

L’histoire du livre est intimement liée à l’histoire de l’écriture. Inventée en Mésopotamie entre le IVe et le IIIe millénaire, l’écriture précède l’invention de son support qui a évolué au gré de ses usages. Tablettes d’argile en Mésopotamie, bambou en Chine ou papyrus en Egypte, les textes se transmettent sur des supports précieusement conservés.

Tout comme l’écriture, le livre apparaît dans différentes parties du monde et sous différentes formes. En Europe, le livre est d’abord constitué de feuilles ou rouleaux de parchemin fabriqués avec de la peau d’animaux. Dès la fin de l’Antiquité, les feuilles sont reliées ensemble pour former le codex, l’ancêtre du livre broché. 

Le livre au Moyen-Age

Au cours du Moyen-Age, la présentation du texte prend sa forme actuelle ; fondée sur des phrases où la ponctuation moderne s’invente. Les textes, rédigés en latin, sont richement décorés d’enluminures : lettrines et illustrations peintes à la main.

Les monastères sont longtemps restés les producteurs uniques de livres – religieux – et principalement destinés au clergé. Le développement des universités au XIIIe siècle a donné naissance à un nouveau public de lecteurs, élèves et professeurs, qui achètent et consultent des livres savants et même de la littérature rédigée en français, langue vulgaire.

Voici présenté un très bel exemple de livre d’heure enluminé, ouvrage liturgique destiné à un public catholique profane. 

Représentation de la naissance du Christ, extraite du manuscrit enluminé des Très belles heures de Notre-Dame, par le Maître du Parement de Narbonne, vers 1380-1407.

La naissance du Christ


L'invention de l'imprimerie à la Renaissance

Portrait de Jean de La Fontaine par Jean-Baptiste Oudry

C’est dans le contexte d’innovations techniques, de la reproduction d’images et de textes ainsi que de mise au point du papier moderne, que l’imprimeur allemand Johannes Gutenberg invente l’imprimerie occidentale en 1454-1455 : la Bible de Gutenberg est le premier livre imprimé en Europe. 

Après l’Italie, la France est le deuxième pays où des imprimeurs allemands s’établissent. D’abord installés à la Sorbonne, l’invention ne tarda pas à se diffuser dans tous les centres importants tels que Lyon ou Rouen, entrainant le développement du commerce de livres. Le pouvoir royal ne tarda pas à réguler ce marché afin de contrôler la diffusion d’idées nouvelles vues comme dangereuses : c’est le privilège royal, à l’origine d’un monopole sur l’impression et la diffusion des livres, réservé à quelques auteurs et libraires.

En parallèle, se développe donc une véritable industrie du livre de contrefaçon notamment aux Pays-Bas, à la fois de livres censurés et de livres relevant du monopole de libraires.

Sous l’impulsion de nouveaux commanditaires, les imprimeurs et éditeurs ne tardèrent pas à insérer des gravures sur bois puis sur cuivre, composant des scènes rivalisant avec les décors réalisés dans les livres manuscrits. Le livre illustré atteint son apogée au XVIIIe siècle, avec le succès des fables de Jean de La Fontaine.

Voici un extrait de la plus prestigieuse des éditions illustrées des Fables La Fontaine publiée en 1755 ; portrait de La Fontaine, gravure sur cuivre de Charles-Nicolas Cochin d’après un dessin de Jean-Baptiste Oudry.

Le livre moderne

De Gutenberg au XVIIIe siècle, si l’imprimerie évolua peu, le livre support de diffusion des arts et des cultures éteint son influence, et devient objet des discours politique critiques envers le Roi et le Clergé.

Pour répondre aux besoins d’un lectorat toujours plus nombreux, l’évolution de l’imprimerie et le bouleversement du milieu de l’édition augmentent les volumes de diffusion et permettent de suivre le soubresauts de la vie politique et intellectuelle du début du XIXe siècle.

L’invention de la lithographie, du papier continu ou de la première presse métallique permettent de sensiblement augmenter les tirages de livres tout en baissant leur coût de production. Au cours du XIXe siècle, l’imprimé s’impose partout : les livres se déclinent en collections bon marché et revues disponibles par abonnement.

C’est l’époque des fameux cartonnages rouges Jules Verne, l’âge d’or des journaux quotidiens contant les scandales de la vie politique sous la IIIe République…

Voici la lettre ouverte d’Emile au Zola au Président de la République publiée dans le journal L’Aurore du 13 janvier 1998. S’exprimant à propos de l’affaire Dreyfus, J’Accuse symbolise également le pouvoir de l’écrit et plus particulièrement de la presse en France à la fin du XIXe siècle. 

"J'accuse...!", Emile Zola dans l'Aurore, le 13 janvier 1898

Aujourd'hui

Au XXIe siècle, les techniques traditionnelles d’impression et de composition du texte ont été bouleversées par le numérique. L’impression numérique permet d’optimiser les délais d’impression et réduire les erreurs manuelles de composition du texte. 

En parallèle, des artisans continuent de fabriquer des livres d’exception et du papier selon des méthodes ancestrales de fabrication ; participant à la conservation et à la transmission de savoirs-faire, parfois millénaires.

Nos experts collaborent avec des artisans d’Art. Des cours de reliure seront bientôt proposés à l’Hôtel d’Hautefeuille.

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